Le village pénitentiaire de Haren accueillera 1 190 détenus, répartis sur plusieurs entités dont une maison d’arrêts pour hommes, une maison de peines pour hommes, un centre fermé pour femmes, un centre ouvert pour femmes, un centre d’observation, et un centre de psychiatrie et médical. Ce complexe pénitentiaire est destiné à remplacer, à terme, les prisons vétustes de Saint-Gilles, Forest et Berkendael. Compte tenu de la surpopulation dans les prisons, certaines ailes cellulaires de la prison de Saint-Gilles resteront opérationnelles jusque fin 2024. La prison pour femmes à Berkendael est transformée en maison de détention pour une soixantaine de détenues condamnées à des courtes peines (moins de trois ans).
Nouvelle prison destinée à remplacer les établissements bruxellois actuels
Le village pénitentiaire a été réalisé en exécution du Masterplan « Détention et internement dans des conditions humaines », un plan d’action visant à lutter contre la surpopulation dans les prisons belges et à y améliorer les conditions de vie. La première version du Masterplan a été approuvée en 2008 par le Conseil fédéral des ministres et a été actualisée à plusieurs reprises ces dernières années.
Le village pénitentiaire remplace les prisons vétustes de Bruxelles (Saint-Gilles, Forest et Berkendael).
Afin de remédier à la surpopulation actuelle dans les prisons belges, trois ailes cellulaires de la prison de Saint-Gilles resteront encore opérationnelles jusque fin 2024. La prison des femmes de Berkendael est transformée en maison de détention pour quelque 60 personnes condamnées à une courte peine (moins de 3 ans d’emprisonnement).
Un partenariat public-privé
Le complexe pénitentiaire a été construit selon une procédure DBFM –signifiant Design, Build, Finance & Maintain. Il s’agit d’un partenariat public-privé au sein duquel un partenaire privé prend en charge la conception, la construction, le financement et l’entretien de l’établissement pénitentiaire.
Le village pénitentiaire de Haren a été réalisé par le consortium Cafasso S.A., composé des principaux partenaires Denys NV, FCC Construcción S.A. et Macquarie Group.
Les travaux à proprement parler ont débuté à l’automne 2018 et se sont achevés en septembre 2022. Il s’agit indéniablement d’un des plus grands chantiers entrepris en Belgique ces dernières années.
Un village pénitentiaire pour une approche plus humaine de la détention
Le village pénitentiaire a été érigé sur un terrain de 15 hectares et est constitué de plusieurs bâtiments : 1 maison d’arrêt pour hommes, 1 maison de peine pour hommes, 1 centre fermé pour femmes, 1 centre ouvert pour femmes, 1 centre d’observation, 1 section psychiatrique, 1 centre médical et de vastes ateliers de travail.
Au centre se dresse ce que l’on appelle « l’hôtel de ville », qui donne sur une grande cour intérieure centrale. Il rassemble différentes fonctions communes telles que le complexe d’accueil et de visite, la salle de sports, le front office et le tribunal de l’application des peines.
En outre, un bâtiment d’entrée abritant les salles du conseil et un bâtiment administratif, situé à l’extérieur du mur périmétrique, sont également intégrés.
Les différents bâtiments forment pour ainsi dire un village en soi, ce qui concourt à une tout autre expérience que les prisons classiques en étoile (« concept Ducpétiaux »). L’absence de grillage aux fenêtres et le choix d’une nuance dégradée dans le revêtement de façade et dans les bâtiments amènent à une autre perception de la détention.
La site peut accueillir 1 190 détenu.e.s. Les unités de vie plus petites (accueillant chacune environ 30 personnes) sont un concept innovateur et permettront d’améliorer la qualité de vie tant des détenu.e.s que des membres du personnel.
Les promenades (espaces extérieurs) ont été aménagées de façon pratique en une zone de détente et une zone verte. Le village pénitentiaire possède également un potager dans lequel certain.e.s détenu.e.s peuvent se mettre au vert.
Le centre fermé pour femmes se situe à l’intérieur du périmètre sécurisé et peut accueillir 100 détenues, réparties sur 3 unités de vie. Une unité de vie dispose de 5 chambres mère-enfant et d’une aire de jeu intérieure et extérieure.
Le centre ouvert pour femmes se situe à l’extérieur du périmètre sécurisé et peut accueillir 60 détenues, réparties sur 6 groupes de vie, dans lesquels elles préparent elles-mêmes leurs repas et jouissent d’une plus grande indépendance que dans la section fermée. Chaque unité de vie est dotée d’une terrasse et l’unité de vie mère-enfant est dotée d’un petit jardin.
En outre, toutes les unités de vie donnent sur une place ou un jardin central. Certain.e.s détenu.e.s bénéficient de permissions de sorties leur permettant, par exemple, de quitter la section la journée pour aller travailler. L’accent est fortement mis sur la réinsertion par le contact social. Ainsi, les visiteur.euse.s auront accès à un café, et un atelier de repassage est présent.
La détention est centrée prioritairement sur la responsabilisation et la réinsertion des détenu.e.s, faisant ainsi également apparaître de nouvelles fonctions au sein du personnel, comme celles d’assistant.e de sécurité et d’accompagnateur.rice de détention.
Une prison à faible consommation d’énergie et durable
La durabilité était un critère de premier plan lors de la construction de la prison.
Un « système de stockage géothermique par puits de forage » (champ BTES = pompe à chaleur sol-eau) a été installé, avec 250 forages d’une profondeur allant jusqu’à environ 90 mètres. Ce système de stockage géothermique par puits de forage est l’un des plus grands en Belgique. Il permet de refroidir ou de réchauffer les bâtiments avec l’énergie gratuite provenant du sol. Via un système de tuyaux souterrains, la fraîcheur est extraite du sol en été, puis utilisée pour refroidir les bâtiments. En hiver, la chaleur stockée peut être libérée afin de réchauffer les bâtiments. Le système de stockage géothermique entraîne des économies d’énergie primaire.
Une installation de cogénération est utilisée pour générer de l’électricité et la chaleur résiduelle dégagée sert à produire une partie de l’eau chaude pour la prison.
Environ 140 panneaux solaires ont été placés sur le toit de « l’hôtel de ville ».
Sur la consommation totale d’eau non potable (chasses d’eau, entretien des espaces verts, etc.), 59 % sont récupérés par la récupération de l’eau de pluie et 41 % par la récupération et l’épuration des eaux grises.
Les valeurs d’isolation des bâtiments (89 000 m² de façades et 50 000 m² de sols) sont plus performantes que ce qui est demandé dans la réglementation actuelle. Lors de l’introduction de la première demande de permis de bâtir en 2013, le projet atteignait un niveau K moyen de K18, alors que la législation en vigueur à l’époque prescrivait un niveau K maximal de K40. Le projet faisait donc plus de deux fois mieux que ce qui était prescrit en 2013. Aujourd’hui, la qualité d’isolation des bâtiments ne s’exprime plus en niveaux K, mais nous voyons que les coefficients de transmission thermique (valeur U) des différents éléments de construction sont toujours meilleurs que la réglementation actuelle.
L’aménagement des abords a utilisé autant que possible des matériaux perméables et une infiltration maximale sur le terrain de la prison est assurée par des fossés de drainage.
Une attention particulière a été portée à l’acoustique, l’accent ayant été mis sur la prévention des bruits excessifs. Concrètement, il s’agit de la diminution de la propagation du bruit, des bruits constants et des bruits impulsifs à travers la structure en béton, de la recherche de finitions absorbant le bruit et résistantes au vandalisme, de l’aménagement de locaux spécifiques tels que des salles d’audience et des chambres à faible simulation et de locaux plus courants de vie – formation – travail tels que des salles de classe, des ateliers, des espaces de séjour et des cellules. Un défi supplémentaire pour le confort acoustique était la prévention des nuisances sonores des avions (l’aéroport national de Bruxelles-Zaventem se trouve à proximité).
Intégration artistique
Le marché DBFM prévoyait aussi l’intégration de l’art dans la prison.
Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du complexe pénitentiaire, des œuvres d’art (fresques murales, sculptures, peintures, etc.) ont été créées en collaboration avec des artistes et des détenus.
Awards
Le projet pour la prison de Haren a déjà remporté deux prix :
- Le « Best Social Infrastructure Project » aux Partnership Awards 2019 qui récompensent les meilleurs partenariats public-privé.
- Le « WAFX Award » dans la catégorie « Power and Justice » au World Architecture Festival qui s’est tenu à Amsterdam en décembre 2019. Ces WAFX Awards récompensent les projets futurs qui identifient les principaux défis que les architectes devront relever dans les années à venir.
La nouvelle prison crée des emplois
La nouvelle prison de Haren crée de nombreux emplois.
Vous pouvez toujours introduire votre candidature spontanée via le site du SPF Justice.
Fiche technique
Propriétaire : État belge
Maître d’ouvrage : Régie des Bâtiments
Utilisateur final : Service public fédéral Justice
Consortium DBFM : Consortium Cafasso (principaux partenaires : Denys NV, FCC Construcción S.A. et Macquarie Group)
Durée des travaux : 2018 – 2022
Délai de mise à disposition : 25 ans (la prison sera ensuite rétrocédée à l’État belge)
Coût de construction : 382 millions d’euros T.V.A. comprise (compris dans les redevances annuelles à partir de la mise à disposition)
Redevance annuelle : 40 millions d’euros pour le paiement de l’investissement (coût de construction + financement) et l’entretien complet des bâtiments et des terrains pour 1 190 personnes. La prison est donc parfaitement entretenue.
Superficie du site : 15 ha
Superficie nette au sol : environ 105 000 m²
Mur périmétrique : 1,2 km
Toitures vertes : 22 500 m² (surface brute, c'est-à-dire y compris les zones de circulation)
Espaces verts installés : 37 000 m² et 652 arbres
Capacité : 1 190 places
Dernière mise à jour le 24 janvier 2024.