La prison de Marche-en-Famenne a été conçue, construite, financée et est entretenue par le consortium Eiffage Benelux - Eiffage - DG Infra+. La Régie des Bâtiments était maître de l'ouvrage et paie, durant 25, ans une indemnité de disponibilité au consortium. Après quoi, la prison, qui peut accueillir 312 détenus, deviendra propriété de l’État. Les travaux ont débuté fin octobre 2011 et se sont achevés en septembre 2013.

 

Prison-paysage

Le caractère spécifique du site a amené une approche paysagère et architecturale particulière. Le terrain choisi est un paysage de plaine agricole avec peu de relief et sans barrière visuelle, longé par une route nationale rectiligne. C'est sur un point haut du site que la prison a été implantée.

Il s’agit d’une « prison paysage » où le travail volumétrique et paysagé du bâtiment s'accorde harmonieusement à la tectonique du terrain. Des talus enherbés et plantés, ainsi que toitures végétalisées, participent à ce dispositif.

La perception visuelle de l'établissement, de l'extérieur vers l'intérieur, s'organise par strates successives qui se superposent au paysage existant : les talus plantés aux abords de la route, le mur d'enceinte, les émergences de la façade et des toitures.

La prison se présente comme un seul ensemble avec deux matériaux dominants : le béton et le métal laqué dont les nuances de gris rappellent les toitures ardennaises.

Afin de minimiser davantage son impact sur l'environnement, la prison n'occupe que la moitié de la superficie du terrain. Des plantations d'arbres créent l'ombrage nécessaire aux parkings et des talus cadrent la vue sur l'entrée de l'établissement.

Architecture

La prison de Marche-en-Famenne est partiellement de type « Ducpétiaux », c’est-à-dire constituée d'une série d'ailes rayonnant depuis un centre. Ce concept a toutefois été modernisé puisque le projet s'organise sur le schéma d'une fleur : le bouton et les pétales de la fleur, correspondant à la zone cellulaire, sont reliés au bâtiment d'entrée par un bâtiment central et une galerie couverte, représentant la tige. De part et d'autre de celle-ci se trouvent les équipements communs hors zone cellulaire. Outre des ateliers et un bâtiment de visite pour les familles et avocats, l'établissement comprend un tribunal d'application des peines.

Une prison à caractère humain

Il a été tenu compte d'un aménagement plus humain et un cadre vie digne afin d'augmenter l'enrichissement des détenus. La plupart des lieux de circulation alterne espaces couverts et découverts, permettant aux détenus de ressentir les variations naturelles de climat et de lumière provenant de l'extérieur. Cet agencement permet d'éviter les sensations de confinement, ce qui influence de manière passive et positive la sécurité en diminuant le comportement agressif des détenus.

Construction durable

Le bâtiment va au-delà de la réglementation wallonne puisque le niveau global d’isolation est de 30 K et que le degré de consommation énergétique du bâtiment est de 60 E. Afin de limiter l’impact environnemental, plusieurs techniques innovantes ont été combinées, utilisant des énergies alternatives ou peu polluantes (cogénérateur, pompe à chaleur, etc.). L'impact sur l'environnement est également limité grâce à la rétention des eaux de pluie et à leur stockage en vue de sa réutilisation, aux toitures végétalisées et à l'utilisation de dalles enherbées. Enfin, les matériaux de construction qui ont été le plus utilisés, tels que les briques de parement et le béton, sont durables et non polluants.

PPP Award 2013

La Régie des Bâtiments a reçu le PPP Award en 2013 pour son partenariat public-privé pour la construction des prisons à Beveren, Marche-en-Famenne et Leuze-en-Hainaut. Pour la remise du PPP Award, il a été tenu compte de différents critères comme la conformité du marché, la régularité et le projet d’établissement, la contribution du projet dans son environnement et son caractère innovant.

Masterplan III

De nouveaux accents se font entendre en ce qui concerne les alternatives à l'exécution des peines classiques. Il y a également une plus grande différenciation au sein des projets. Pour les rénovations et les nouvelles constructions, tout sera mis en œuvre en vue d’intégrer davantage de technologies (authentification, téléphonie, prison cloud). Une accessibilité optimale des bâtiments reste toujours d'actualité. Le Masterplan III comporte des projets tant pour l'accueil d'internés que pour la détention de détenus dans des conditions humaines.

Intégration d’œuvres d’art

L’être humain et son environnement occupent une position centrale dans le développement et le fonctionnement de la prison. C’est pourquoi des œuvres d’arts ont été intégrées. Les quatre œuvres d’art créées par Strebelle pour ce complexe pénitencier représentent des portes imaginaires symbolisant l’ouverture et la liberté.

L’œuvre en acier Corten devant l’entrée principale du bâtiment, appelé "Tôle ouverte", symbolise une passerelle entre l’intérieur et l’extérieur de la prison.

Dans le tribunal d’application, qui est symboliquement construit à cheval entre l’extérieur et l’intérieur de la prison, on retrouve une plaque métallisée en forme d’une ombre humaine mixte, s’intitulant « l’ombre du droit humain » et symbolisant le droit à avoir une ombre et donc à être libre.

Fiche technique

Propriétaire : État belge

Maître de l’ouvrage : Régie des Bâtiments

Consortium DBFM : Eiffage Benelux - Eiffage - DG Infra+

Occupant : SPF Justice

Durée du contrat : 25 ans

Superficie : 16 ha 18 a 48 ca

Durée des travaux : Octobre 2011 – Septembre 2013

Redevance annuelle de mise à disposition : 12,2 millions d'euros

 

Dossier actualisé le 22 mai 2017.