En octobre 2022, les travaux de la nouvelle prison de Termonde ont été achevés. Le complexe peut accueillir 444 détenus et prévoit une détention durable, moderne et humaine.
Remplacement de l’ancienne prison
La prison a été réalisée en exécution du Masterplan « Détention et internement dans des conditions humaines », un plan d’action visant à lutter contre la surpopulation dans les prisons belges et à y améliorer les conditions de vie et de travail.
La première version du Masterplan a été approuvée en 2008 par le Conseil fédéral des ministres et a été actualisée à plusieurs reprises ces dernières années.
La prison de Termonde faisait partie du premier Masterplan, visant à remplacer l’établissement vétuste de la ville (dans la Sint-Jacobstraat).
Toutefois, en raison de différentes procédures judiciaires intentées, le projet a été retardé durant de nombreuses années. Les travaux ont finalement commencé en août 2020 et se sont achevés à la fin du mois d’octobre 2022.
Le transfert des détenus de l’ancienne à la nouvelle prison a eu lieu en février et en mars 2023.
Afin de remédier à la surpopulation dans les prisons belges, il a été décidé de remettre en service, l’ancienne prison de Termonde. La Régie des Bâtiments a effectué différents travaux de rénovation à cette fin en 2023 et en 2024. Le complexe dans la Sint-Jacobstraat a été remis en service en tant que prison secondaire en mai 2024, et peut accueillir 117 détenus.
Un partenariat public-privé
Le complexe pénitentiaire a été construit selon une procédure DBFM – signifiant « Design », « Build », « Finance » & « Maintain ». Il s’agit d’un partenariat public-privé par lequel un partenaire privé prend en charge la conception, la construction, le financement et l’entretien de l’établissement pénitentiaire.
La prison a été réalisée par le consortium Poort van Dendermonde.
Le consortium met le bâtiment à la disposition de l’État fédéral pendant 25 ans, lequel s’acquitte, en contrepartie, d’une redevance annuelle de disponibilité. Au terme du contrat, la prison est rétrocédée gratuitement à l’État fédéral.
La majeure partie des entreprises qui font partie du consortium étaient également chargées de la construction de la prison de Beveren, qui a été mise en service en 2014 et qui est, dans les grandes lignes, le calque de celle de Termonde en termes de conception.
Il existe cependant des différences. Ainsi, des couleurs ont été davantage utilisées à l’intérieur du complexe, d’autres matériaux ont parfois été choisis (par exemple, des portes de cellules en bois plutôt qu’en métal) et le bâtiment administratif et logistique a été divisé davantage en zones pour une structure plus logique. Ces interventions améliorent les conditions de vie et de travail dans la prison.
Lieu
La prison a été construite sur un terrain dans le Zwijvekekouter, situé entre l’Oud Klooster, la ligne ferroviaire Termonde-Gand et la Dendre.
Une nouvelle voie d’accès, la Tanneweg, a été aménagée vers le site. La voie traverse le nouveau Zwijvekebrug sur l’Oude Dender et rejoint la Gentsesteenweg à hauteur de l’Ooiebrug. Les nuisances routières sont ainsi réduites à un minimum pour la zone résidentielle située à proximité (Boonwijk).
La prison se trouve à un quart d’heure de marche de la gare d’Oudegem et des arrêts de bus les plus proches sur la Gentsesteenweg.
Quatre corps de bâtiment indépendants
Le complexe pénitentiaire comprend quatre corps de bâtiment indépendants :
- Le bâtiment d’entrée, qui comprend également une salle d’audience où peuvent siéger, entre autres, le tribunal de l’application des peines et la Chambre du conseil.
- Le bâtiment des services, qui héberge des bureaux pour l’administration, un complexe sportif, un complexe des visiteur.euse.s, la section détention limitée et un complexe d’accueil des détenus.
- La partie cellulaire, composée de quatre ailes cellulaires autour d’un noyau central de surveillance (appelé « centre panoptique »). Le bâtiment cellulaire comprend trois étages et un grenier technique. La toiture en pente permet à la lumière d’entrer à flots par les fenêtres verticales jusque dans les ailes cellulaires.
Les ailes cellulaires mêmes consistent en des galeries ouvertes, apportant plus de transparence et un sentiment accru de sécurité.
Les cellules sont prévues pour une ou deux personnes et disposent de leurs propres sanitaires. - Le bâtiment logistique, qui abrite des ateliers, une cuisine et une blanchisserie.
Le passage entre les quatre corps de bâtiment indépendants s’effectue par des couloirs de liaison constitués, en partie, de lamelles de verre.
La prison possède deux « promenades » vertes et quatre jardins intérieurs.
Un parking pour le personnel et pour les visiteur.euse.s a également été prévu.
Un fossé a été creusé autour de la prison et une large zone verte a été aménagée en guise de tampon visuel et acoustique pour les riverain.e.s.
Une prison humaine et moderne
Le concept s’inscrit dans une vision humaine et moderne de la détention et vise à améliorer les conditions tant des détenus que du personnel pénitentiaire.
Les détenus sont préparés le mieux possible à leur réinsertion dans la société. Il y a des locaux et des ateliers pour travailler, suivre des formations ou organiser des activités.
Il s’agit d’un site bien organisé avec une structure claire. La prison s’apparente à un ensemble, mais les différentes fonctions sont en même temps clairement séparées les unes des autres, ce qui contribue au sens de l’orientation et stimule le sentiment communautaire.
Les espaces de circulation sont larges et confortables, de manière à faire office d’espaces de vie à part entière. La création de patios multiplie les apports de lumière naturelle et offre une vue agréable.
Contrairement aux prisons classiques, il n’y a pas de barreaux aux fenêtres des cellules, ce qui donne une impression plus spacieuse et plus humaine. L’utilisation de couleurs dans les couloirs ainsi que l’utilisation de porcelaine dans les cellules, au lieu de l’inox, rendent la prison moins froide.
L’accent a été mis au maximum sur la verdure pour les jardins intérieurs et les promenades.
Une prison durable et économe en énergie
La prison est durable et peu énergivore. Ainsi, 774 panneaux solaires au total ont été installés sur les toitures, représentant ensemble 290,25 kilowatts-crête.
Il y a une installation de cogénération pour la production de chaleur et d’électricité via le gaz.
Pour la récupération d’eau de pluie, 16 citernes ont été installées avec chacune une capacité de 20 000 litres. Cette capacité d’eau sera utilisée pour les toilettes et la buanderie.
Le concept HVAC est axé sur l’économie d’énergie, un confort climatique agréable et une facilité d’utilisation.
Les installations électriques du complexe de bâtiments sont conçues pour être aussi efficaces et économes en énergie que possible. Un éclairage LED est prévu partout à l’intérieur du complexe.
La structure portante des bâtiments se compose essentiellement d’éléments en béton préfabriqués. Ce procédé est justifié du point de vue économique, de la durabilité et de la qualité, et a permis la construction de la prison en un court laps de temps.
Enfin, des matériaux durables et faciles d’entretien ont été choisis.
Accessibilité aux personnes à mobilité réduite
L’ensemble du complexe est intégralement accessible aux personnes à mobilité réduite, avec des places de parking adaptées, des dalles podotactiles pour les malvoyant.e.s dans le bâtiment des visiteur.euse.s, ainsi que des cellules et des sanitaires adaptés.
Intégration artistique
L’intégration artistique faisait partie du marché DBFM. Plusieurs initiatives ont été prises à cet effet, comme un concours d’art auquel les enseignant.e.s et les élèves de l'Académie royale des Beaux-Arts de Termonde pouvaient participer. Parmi eux, trois gagnants ont été choisis, qui ont chacun pu réaliser une œuvre d’art pour la prison.
En outre, une sculpture de cheval de l’artiste Dirk Van Ransbeeck a été installée sur la place, devant le bâtiment d’entrée de la prison.
Le célèbre artiste de street-art Jaune a posé une centaine de pochoirs dans toute la prison.
Une peinture murale a été réalisée par Océane Conille sur le mur périmétrique.
Une œuvre d’art représentant une rose des vents a été réalisée par le bureau d’architectes Stéphane Beel Architecten dans le centre panoptique.
En outre, deux portes de cellules originales de 1863 de l’ancienne prison de Termonde ont été restaurées et exposées dans la nouvelle prison.
Fiche technique
Propriétaire : État belge
Maître de l’ouvrage : Régie des Bâtiments
Utilisateur final : Service public fédéral Justice
Consortium DBFM : Poort van Dendermonde, composé des entreprises suivantes :
- Invesis (anciennement BAM PPP)
- Belfius Bank NV/SA, AG Insurance NV/SA et Nationale-Nederlanden Levensverzekering Maatschappij NV (financement)
- Stéphane Beel Architecten BVBA et M.&J.M. Jaspers – J.Eyers en Partners, Archivolt Architecten, landschapsarchitect Pauwels Ontwerpbureau (architecture)
- VK Engineering et Halmos Adviseurs (étude)
- BAM Interbuild et Cegelec (construction)
- BAM FM, Vinci Facilities et Compass (Entretien et prestation de services facilitaires)
Consultance : Stibbe (juridique), Rebel Advisory (finances), eld (technique)
Durée des travaux : août 2020 – octobre 2022
Délai de mise à disposition : 25 ans (la prison sera ensuite rétrocédée à l’État fédéral)
Redevance de disponibilité : quelque 15 millions d’euros par an (T.V.A. comprise), pendant 25 ans
Superficie du site : 11 ha
Superficie (brute) de la prison : environ 31 000 m²
Nombre de panneaux solaires : 774 (290,25 kilowatts-crête au total)
Récupération de l’eau de pluie : 16 citernes d’eau pluviale avec chacune une capacité de 20 000 litres
Capacité : 444 places
Dernière mise à jour en mai 2024.
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