Le Masterplan pour une détention et un internement dans des conditions humaines prévoit entre autres la création de maisons de détention pour les condamnés à une courte peine. Dans ce cadre, une maison de détention est programmée à Jemeppe-sur-Sambre, sur l’ancien site de la gendarmerie.
Inoccupés depuis plusieurs années, les anciens bâtiments de la gendarmerie étaient devenus insalubres. Ils ont été démolis en décembre 2024 et seront remplacés par un nouveau bâtiment composé de modules préfabriqués. Ce nouveau bâtiment atteindra une consommation d’énergie quasi nulle et sera équipé de panneaux solaires et de toitures végétales.
Qu’est-ce qu’une maison de détention ?
Une maison de détention est une institution fermée à petite échelle d’une capacité de 20 à 60 occupants. Elle accueille des personnes condamnées à une courte peine d’emprisonnement, qui présentent un risque de sécurité faible et qui sont motivées pour changer de vie. Les personnes condamnées pour des faits de mœurs ou de terrorisme, par exemple, n’entrent donc pas en considération pour un placement en maison de détention.
La Justice a décidé de construire 15 maisons de détention dans notre pays pour l'exécution de courtes peines d'emprisonnement. Deux d'entre elles ont déjà été ouvertes : à Courtrai et à Forest (Bruxelles).
Bien plus que dans une prison traditionnelle, l'accent est mis sur l'autonomie, la responsabilité et la réinsertion des résidents dans la société, en leur permettant de se former, de trouver du travail, un logement, etc. Les accompagnateurs de détention jouent un rôle central dans ce processus. Grâce à un accompagnement personnalisé, ils aident les résidents à reprendre leur vie en main, réduisant ainsi les risques de récidives. Des recherches démontrent l’efficacité de ce type de détention. En outre, cette approche devrait contribuer à réduire la surpopulation carcérale.
La maison de détention de Jemeppe-sur-Sambre
La maison de détention de Jemeppe-sur-Sambre sera érigée sur le site de l’ancienne gendarmerie (rue de la gendarmerie, 4). Inoccupés depuis plusieurs années, les bâtiments de l’ancienne gendarmerie étaient devenus insalubres. Ils ont été démolis en décembre 2024.
Le site accueillera un nouveau complexe construit au moyen de modules préfabriqués. Le projet prévoit deux niveaux d’une surface au sol totale d'environ 3 000 m². Les modules seront parachevés durablement et présenteront un aspect résidentiel (entre autres avec des briques et du bois).
Cette méthode de construction présente l’avantage d’être plus rapide à mettre en oeuvre que les techniques de construction classiques. Les modules préfabriqués seront construits sur-mesure en atelier spécifiquement pour le projet.
La maison de détention offrira une capacité de 40 places.
Une implantation discrète et respectueuse du voisinage
Positionné à distance maximale des jardins voisins, le bâtiment se situe sur la partie sud de la parcelle. Son ombre se projette sur son propre terrain, préservant l’ensoleillement des parcelles voisines.
Avec une hauteur limitée à un étage, il s’intègre harmonieusement dans son environnement sans générer de nuisances visuelles.
Mesures spécifiques pour limiter l’impact sur les riverains
Afin de garantir une cohabitation sereine avec le voisinage, plusieurs initiatives ont été mises en place :
- Préservation des espaces ouverts : Le bâtiment est conçu pour libérer un maximum de surface au sol, offrant ainsi une zone arborée qui sert de séparation naturelle avec les maisons adjacentes.
- Renforcement végétal : Une rangée d’arbres à haute tige est prévue aux abords du terrain afin de créer une barrière visuelle efficace.
- Encadrement de l’espace : Un plan précis définit les zones accessibles librement aux occupants.
- Clôture et haie : La clôture du site sera doublée d’une haie dense d’au moins la même hauteur, assurant un écran naturel supplémentaire.
Un nouveau bâtiment durable
La maison de détention est conçue selon des principes de construction durable, alliant confort et respect de l’environnement. Elle est construite avec des technologies modernes qui permettent de réduire fortement la consommation d’énergie et d’eau, tout en minimisant son impact environnemental.
Avec un excellent niveau PEB (E34), elle dépasse largement les normes les plus strictes en matière de durabilité en Wallonie. Équipée de panneaux solaires, de pompes à chaleur et de systèmes de récupération et d’infiltration des eaux de pluie, elle assure une consommation d’énergie quasi nulle. Les toitures végétales viennent compléter ces dispositifs, contribuant à l’isolation du bâtiment et à l’intégration harmonieuse du site dans son environnement.
- L’énergie produite par les panneaux solaires sera utilisée localement pour l’éclairage, le chauffage, la ventilation et d’autres équipements électriques.
- Le bâtiment sera chauffé et refroidi par des pompes à chaleur air-eau, qui captent la chaleur de l’air extérieur et la transfèrent efficacement à l’intérieur du bâtiment. Elles consomment beaucoup moins d’énergie que les chaudières classiques et fonctionnent entièrement à l’électricité (en grande partie produite par les panneaux solaires).
- L’eau de pluie sera collectée depuis les toitures, puis stockée dans une citerne afin d’être réutilisée pour les chasses d’eau, le nettoyage et les usages extérieurs, limitant ainsi la consommation d’eau potable. Des équipements sanitaires à faible consommation d’eau, comme des toilettes et des robinets économes, viennent compléter le dispositif pour une utilisation responsable au quotidien.
- La gestion des eaux de pluie sur le site a également été pensée pour favoriser une infiltration efficace et limiter l’impact sur les réseaux publics. Le trop-plein des citernes sera dirigé vers une noue d’infiltration, permettant une absorption progressive de l’eau dans le sol. Les revêtements de sol ont été conçus pour maximiser leur perméabilité, facilitant ainsi l’infiltration naturelle des précipitations. En adoptant un objectif de zéro rejet à l’égout, le projet évite toute surcharge du système d’égouttage public, même en cas de fortes pluies.
Les équipements techniques, tels que les pompes à chaleur et les systèmes de ventilation, sont conçus pour être peu bruyants et conformes aux normes acoustiques en zone résidentielle. Discrètement intégrés à l’architecture, ils ne sont ni visibles ni audibles depuis la voie publique ou les habitations alentour.
Accent sur la biodiversité
La zone réservée au centre de détention ne couvre qu'une partie de la parcelle, préservant ainsi une large superficie destinée à la biodiversité. Un espace vert de près de 1 000 m² accueillera un verger, des haies libres, une prairie fleurie à fauchage tardif, etc.
L’ensemble de ces aménagements forme une zone tampon naturelle entre la maison de détention et les riverains, garantissant une intégration respectueuse du projet dans son environnement.
Fiche technique
- Propriétaire : État fédéral
- Occupant : SPF Justice
- Surface : environ 3000 m²
- Capacité : 40 occupants
- Entrepreneur : Groupement De Meeuw NV & Detoo Architects NV
- Durée des travaux : fin 2025 – mi-2026 (dépendant du permis délivrée)
- Coût : estimé à environ 13,2 millions d’euros
Démolition de l’ancienne gendarmerie :
Moment des travaux : décembre 2024
Montant des travaux : environ 130 300 euros
Entrepreneur : Jean Nonet et fils
Dossier actualisé en juin 2025.