Tervueren
La rénovation totale du Musée royal de l’Afrique centrale est terminée. Les travaux ont débuté en octobre 2013 et en avril 2018, la Régie des Bâtiments (le maître d’ouvrage) a procédé à la réception provisoire des travaux. Après des années de dur labeur et grâce à leur bonne collaboration, les partenaires concernés ont réussi à mener à bien cette mission exceptionnelle. Dans les prochains mois, le musée sera complété par de nouvelles trames (scénographie) et les pièces de collection rentreront enfin à la maison.

Le Musée royal d’Afrique centrale rouvrira ses portes au public en décembre 2018. 

Jan Jambon, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et de la Régie des Bâtiments :

 « Il n’a pas été aisé d’adapter le Musée de l’Afrique centrale aux besoins et nécessités du 21è siècle. Mais il était nécessaire que le musée consolide et développe sa réputation internationale. Grâce au projet ingénieux de l’équipe d’études multidisciplinaire, sa traduction et son exécution concrète par l’entrepreneur, la direction des opérations, le suivi et le contrôle par le maître d’ouvrage et l’implication du musée lui-même tant dans la phase d’étude que dans la phase d’exécution, l’exécution du marché est une réussite. Ces interventions permettent au musée de l’Afrique centrale  de se développer pour devenir un musée dynamique et attrayant de renommée mondiale. À partir de décembre 2018, nous pourront tous redécouvrir avec nos enfants et nos petits-enfants ce patrimoine unique ».

Zuhal Demir, Secrétaire d’État à la Lutte contre la pauvreté, à l’Égalité des chances, aux Personnes handicapées et à la Politique scientifique, chargée des Grandes villes:

“Le Musée de l'Afrique a été inauguré en 1898 pour montrer le merveilleux Congo et les «bienfaits» du colonialisme belge au monde entier. Aujourd'hui,exactement 120 ans plus tard, ce musée ouvre ses portes une deuxième fois après une rénovation en profondeur. Non seulement les bâtiments du musée ont été soigneusement restaurés, mais le contenu a également été adapté. La splendeur de ce bâtiment impressionnant a caché pendant des décennies l'ombre d'une exploitation inhumaine et d'une coercition sans scrupules qui a été jeté par le  début du colonialisme sur le continent africain.

C'est le mérite du Musée de l'Afrique renouvelé de ne pas se dérober à cette dure réalité. Il y a une expression qui dit qu’on ne peut pas réécrire l'histoire. Je ne suis pas d'accord. On ne pout pas l’annuler, maison peut bien le réécrire et l’interpréter correctement. C'est l'une des tâches que le Musée de l'Afrique a assumées. Et en tant que secrétaire d'État à la politique scientifique, j'en suis particulièrement fier.  J'expliquerai plus en détail ce changement substantiel à l'ouverture officielle du nouveau musée plus tard cette année.”

Pourquoi rénover ?

Le bâtiment muséal date de 1910. Il dégageait un charme unique mais l’infrastructure n’était plus adaptée aux nécessités d’un musée moderne. L’exposition permanente était dépassée et seule une infime partie des collections était exposée. Sur le plan architectonique ainsi que sur celui de l’infrastructure et des techniques (sécurité, climatisation, éclairage, humidité de l’air, conservation), des adaptations s’imposaient.

Le point de départ : restaurer et rénover le bâtiment muséal, construire un pavillon d’accueil distinct et relier les deux souterrains.

La Régie des Bâtiments est intervenue en qualité de maître de l’ouvrage et a dirigé entre autres toutes les procédures administratives pour désigner l’équipe d’études multidisciplinaire et l’entrepreneur. L’association momentanée multidisciplinaire Beel-Origin-Kortekaas-Desvigne-Arup-RCR-Daidalos-B-B a été choisie parmi onze candidats.  La firme Denys NV a été désignée comme entrepreneur.

Grâce à la réalisation de ce projet, le musée dispose dorénavant d’un espace d’exposition d’environ 11 000 m².

Le pavillon d’accueil

L’accueil, les lockers, le Museum shop et la cafétéria ne se trouvent plus dans le bâtiment muséal de sorte que  ce dernier puisse être utilisé à 100% pour l’exposition permanente.

Le pavillon d’accueil s’est totalement intégré à l’environnement verdoyant. Le mur-rideau en verre et la structure légère accentuent le respect de la nature et les bâtiments historiques environnants.  Le restaurant du musée au premier étage offre une vue spectaculaire sur le parc environnant, le bassin de l’étang rénové en 2017 et le bâtiment muséal.  Entre le pavillon d’accueil et le bâtiment muséal, des podiums blancs ont été installés de sorte à pouvoir jouer de la musique en plein air par exemple.

Via un imposant escalier en béton de parement blanc, le visiteur descend aux étages souterrains. Grâce à la profonde « cour anglaise », la lumière du jour est également présente à ces étages inférieurs.  Tous les niveaux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Il y a également un réfectoire pour les groupes scolaires.

La galerie d’exposition/liaison souterraine

La liaison souterraine fait 100 mètres de long. C’est le passage principal et il représente tant l’entrée que la sortie au musée.

Il relie le pavillon d’accueil au bâtiment muséal. Dans la galerie se trouve un grand espace exceptionnel qui peut être scindé en 1 ou 2 pièces grâce à une paroi pivotante (13 x 5 mètres). Il est ainsi possible de créer une salle de 300m² et 600 m². En outre, il y a encore un espace flexible pouvant être transformé en auditorium ou en salle d’exposition supplémentaire.

La galerie souterraine est comparable à une grande boîte blanche. La conception minimaliste et le choix conscient du blanc tant pour les plafonds, les murs que la dalle de béton polie confèrent au musée une ambiance unique.

Dans la liaison souterraine, vous trouverez la pirogue (22,5 mètres et 3 500 kg) qui s’y trouve depuis février 2016 car il n’aurait plus été possible de l’y placer ensuite (pas d’accès suffisante).

Un des travaux les plus délicats à exécuter était la réalisation de la liaison entre la galerie souterraine et le bâtiment muséal. Pour cela, les fondations du bâtiment muséal ont dû être forées.

Le bâtiment muséal

Le bâtiment et ses abords immédiats sont protégés en tant que monument et site depuis févier 1978. L’intérieur du rez-de-chaussée est également protégé ainsi que le mobilier originel.

L’architecture imposante style « Palais des Beaux-Arts » du bâtiment muséal a été traitée avec respect et ramenée autant que possible à son état initial. Les axes de vue ont à nouveau été libérés. En rouvrant des baies de fenêtres, on renforce également les angles de vue de l’intérieur sur le parc.

Les façades du bâtiment muséal ont été nettoyées et restaurées.  Les lanterneaux dans les toits en zinc ont été renouvelés et équipés d’une protection solaire. Le toit a été isolé et pourvu d’une nouvelle couverture de toiture en zinc ou en ardoises.  Les menuiseries extérieures en bois ont été décapées, restaurées et ensuite peintes dans leur couleur d’origine.

La qualité d’isolation a été nettement améliorée en dédoublant les châssis : des contrechâssis et des contreportes en acier ont été placés. Une protection solaire a été installée entre les anciennes et les nouvelles fenêtres.

Le parquet a été poncé et ciré. Les peintures murales et les cartes murales (Congo belge) ont été nettoyées et restaurées où nécessaire. Les peintures de modèles initiales dans la salle avec parquet ont été en partie dégagées et ont été reconstituées par sérigraphie dans l’ensemble de la salle.

Les sols ont été démolis pour l’aménagement de plans inclinés pour personnes à mobilité réduite. Les sols et parois en marbre ont été restaurés où nécessaire. Les vitrines classées ont été restaurées sur place. Dans les salles en marbre, elles ont été placées sur un socle technique de sorte que les techniques (électricité, multimédia, climatisation) puissent être intégrées. L'éclairage a été installé dans le socle supérieur. Les vitrines sont complétées par des nouvelles vitrines créant ainsi un système modulaire contemporain.

Une des interventions les plus spectaculaires dans le bâtiment du musée est le dégagement partiel de la cour intérieure.  De cette manière, davantage de lumière peut passer dans les sous-sols. C’est d’ailleurs par ce sous-sol que le visiteur pénètre dans le bâtiment muséal.

Le coût global d’investissement pour la construction, les honoraires et le financement s’élève à 66,5 millions d’euros.

Fiche technique

Propriétaire : État belge
Maître de l'ouvrage : Régie des Bâtiments
Utilisateur : Musée royal de l’Afrique centrale
Équipe d’études multidisciplinaire : association momentanée Stéphane Beel Architecten + Origin Architecture and Engineering + Niek Kortekaas + Michel Desvigne + Arup NL + Bureau Bouwtechniek + RCR + Daidalos
Entrepreneur : sa Denys (Wondelgem)
Durée des travaux : environ 5 ans
Espace disponible : env. 11 000 m2 (24 salles et espaces de circulation)
Coût global d’investissement (construction, honoraires et financement) : 66,5 millions d’euros

Personne de contact

Johan Vanderborght
Responsable de la communication
Johan.vanderborght@regiedesbatiments.be
Avenue de la Toison d’Or 87 boîte 2
1060 Bruxelles
0479 31 26 91
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Photos

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